dimanche 7 juin 2015


COMMUNIQUE FINAL

Du Colloque du 22 Mai 2015 au Sénat, Palais du Luxembourg 

Nous, citoyennes et citoyens français et européens comme péruviens et latino-américains, avons participé au Colloque « Conga no va !Droits environnementaux et humains au Pérou : quelles perspectives ? Quelles solidarités » le vendredi 22 mai 2015, au Sénat. Nous y avons partagé nos aspirations et nos luttes, avec la richesse de nos diversités, pour la défense de nos valeurs communes de solidarité, de respect de l’Humain, de son territoire et son environnement, de nos cultures face au même modèle libéral.

Ce Colloque fait suite au rassemblement du mois d’août de l’an dernier, à Cajamarca, pour soutenir la lutte emblématique de tout un peuple et ses représentants contre le mégaprojet minier Conga. 
Il s’inscrit dans la dénonciation des graves violations des droits humains face à l'intensification des conflits socio-environnementaux sur tout le territoire péruvien. Il dénonce les atteintes permanentes aux droits ancestraux des peuples originaires comme le non-respect des conventions internationales signées et inscrits constitutionnellement pour la sauvegarde de leurs droits.
Il veut prolonger les mobilisations sociales qui se sont tenues à Lima et à Paris, en décembre dernier, parallèlement à la COP 20 et préparer celles de la COP 21 de Paris, en décembre 2015.
Il prend en compte les combats communs que nous menons contre les multinationales prédatrices des biens communs comme l’eau ou l’accaparement des terres, ici et là-bas.
Sur ces sujets d'actualité allant du local au mondial, la solidarité internationale peut et doit jouer son rôle pour la défense des droits politiques, humains et environnementaux.
Ces questions, comme celles des Traités de libre échange Colombie-Pérou-UE ou celle de la responsabilité des multinationales et leurs filiales, devront être à l’ordre du jour des prochains Sommet des Peuples les 9 et 10 juin prochain à Bruxelles, à l’occasion du sommet des chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union Européenne et de la CELAC.

Nous tenons à rappeler que la crise climatique, conséquence d'un certain modèle culturel, agricole et de développement économique, constitue une véritable urgence planétaire qui passe par la nécessité de mettre un terme aux agissements des multinationales extractivistes. Celles-ci saccagent les ressources naturelles, détruisent les territoires, et bafouent les droits humains et environnementaux des populations locales comme c'est le cas au Pérou :

− Pays particulièrement vulnérable au changement climatique, à courte échéance, avec le recul dramatique des glaciers andins, principales sources d’eau douce d’Amazonie et des zones côtières du Pacifique,
− Pays soumis à l'extraction massive d'or et de cuivre, d’hydrocarbure et des forêts naturelles par des multinationales écocides conduisant à une destruction irréversible des ressources naturelles et mettant irrémédiablement en danger la santé, la vie et l'avenir des peuples ainsi que leur sécurité et leur souveraineté alimentaire, comme c’est le cas dans la région de Cajamarca (Andes Nord du Pérou)
− Pays où des mobilisations importantes qui nous concernent toutes et tous, ont lieu depuis 2011, comme celles emblématiques contre le mégaprojet minier Conga de l'entreprise Yanacocha (multinationale Newmont, Buenaventura, Banque Mondiale) par la population et les rondes paysannes de Cajamarca pour la défense de l’eau ; contre le projet Tía María de la Southern Peru Cooper Corporation (multinationale GMéxico) par les petits et moyens agriculteurs qui défendent la Vallée du Tambo (Islay – Arequipa).
− Pays où les peuples luttent pour le respect de leurs droits, de leurs modes de vie, de leurs territoires et cultures ancestrales. Ils refusent d’être les victimes d’une politique libérale internationale sacrifiant leurs région pour un modèle de développement qui n’est pas le leur ni le nôtre, voulant les conduire dans « un voyage avec plus de naufragés que de navigants » comme l’exprime si bien Eduardo GALEANO.

Ya Basta ! Nous refusons de prendre en charge leur politique de développement et de croissance consumériste et colonialiste qui abouti au pillage de la planète pour les seuls intérêts d’un petit groupe de privilégié.

Nous saluons la dignité et le courage de ces femmes et de ces hommes – membres des rondes paysannes et défenseurs des lacs – prêts à sacrifier leur vie pour la défense de l'eau, de leur territoire et de leur environnement. Elles et ils privilégient l’agriculture et les activités économiques soutenables dans le temps, enracinées dans leur culture millénaire. Malgré la criminalisation de la protestation sociale de celles et ceux qui défendent leurs territoires et une répression brutale, elles et ils poursuivent leur combat jusqu’à ce jour, avec détermination : 5 personnes ont perdu la vie les 3 et 4 juillet 2012, plus d'une centaine ont été blessées (dont Elmer Campos devenu paraplégique), 110 dirigeant-es ont fait l'objet de procédures judiciaires (dont Máxima Acuña et sa famille). Et depuis juin 2014, malgré sa réélection le 5 octobre dernier avec plus de 44,% des voix, le comunero, rondero et Président régional élu, Gregorio Santos Guerrero est en détention préventive arbitraire dans une prison de haute sécurité. Des persécutions et campagnes calomnieuses continuent, tentant de disqualifier les opposants sociaux et politiques au projet Conga et autres méga projets miniers, en assimilant leur légitime lutte à celle du « terrorisme anti-minier » pour mieux préparer le terrain à la poursuite de la répression. 
Amnesty International a qualifié 2014 comme une « année noire » pour les droits de l'homme au Pérou.
La Coordination Nationale des Droits de l'homme au Pérou (CNDH) a relevé plus de 49 morts suite à des conflits sociaux depuis l'arrivée au pouvoir du 
Président Ollanta Humala.

Nous dénonçons :

• les violations constantes des droits de l'Homme, l’arsenal juridique permettant ces crimes avec l'impunité des forces de police officialisée par la loi 30151 du 13 janvier 2014 (surnommée « le permis de tuer »), l’archivage systématique des jugements en recherche de responsabilités. Une politique qui se concrétise par les morts récentes de Victoriano HUAYNA NINA (22 avril) et Rubén CHECLLA (le 4 mai), quatrième et cinquième victimes récentes tuées par balles dans le conflit opposant la population de la vallée du Tambo (Arequipa) au projet minier Tía Maria. Une politique soutenue par des médias à leur solde qui met en grand danger toutes celles et tous ceux qui démocratiquement s’y opposent : dirigeant du mouvement social et politique, responsables d’organisations de défense des Droits de l’Homme, avocats et juristes, … 
• Les multiples « paquetazos » environnementaux émis par le gouvernement péruvien, en 2014 (loi 30230) et 2015 (loi 3941) qui ignorent les peuples et réduisent les études
d’impacts environnementaux (EIA) à de simples formalités dans le but de privilégier l’exploitation minière, pétrolière et forestière, quelles que soient les destructions et la
contamination des zones d’exploitation, sans aucun égard pour la qualité de l’environnement ou la biodiversité qui peut y exister.
• L’attribution de concessions minières ou pétrolières, là aussi, sans tenir aucun compte ni des populations qui vivent sur ces espaces, ni des activités économiques et agricoles existantes, ni de l’intérêt écologique de ces régions (les seules concessions minières au Pérou atteignent 260000 km2 soit la moitié de la France et certaines régions font l’objet de concessions à plus de 90% de leur territoire), ni des peuples et collectivités dont elles font parties.
• La marginalisation éducative, sociale et politique spécifique des femmes, les violences qu'elles subissent de la part des forces répressives quand elles se mobilisent pour défendre l'eau et leur territoire en font des victimes particulières des conséquences néfastes de l'extractivisme et des dérèglements climatiques.


C’est pourquoi, nous SOLLICITONS du gouvernement péruvien :

  • Le respect des conventions internationales en particulier de la résolution de l'Assemblée générale des Nations Unies du 28 juillet 2010, relative au droit à l'eau et à l'assainissement et celle du droit à consultation préalable des peuples originaires reconnus par la Déclaration des Nations Unies de 2007 à leur sujet et par la convention 169 de l'OIT de 1989, ratfiée le Pérou le 17 janvier 1994 ou encore la Cour interaméricaine des droits de l’Homme. 
  • L'application immédiate et effective des décisions prises par la Cour Internationale des Droits de l'homme de l'OEA le 4 mai 2014 relatives aux mesures de protection pour 46 opposants membres des rondes et communautés paysannes, la famille Chaupe et 2 journalistes de Cajamarca menacés dans leur droit à la vie et à l'intégrité physique, 
  • La libération immédiate de Gregorio Santos Guerrero, ouvertement opposé à la colonisation des multinationales minières. Nous exigeons l’absolu respect de son droit à un procès juste, en accord avec les dispositions du 14 mai 2015 prises par la Cour Internationale des Droits de l’homme de l’OEA. 
  • La cessation immédiate de la persécution, des calomnies et de la criminalisation des acteurs du mouvement social et politique opposants au mégaprojets miniers Conga, Tía María et autres.


Nous SOLLICITONS du gouvernement français, l’arrêt de toute coopération dans le domaine de la Police, notamment au travers de la formation des forces de police anti-émeute de la police nationale péruvienne.

Nous APPELLONS les Parlementaires français et européens, les personnalités et organisations sociales et politiques démocratiques françaises, européennes et internationales à s'associer à cette campagne de solidarité internationale avec les
Elu-e-s et les peuples du Pérou en lutte contre les multinationales extractivistes à Cajamarca, Lambayeque, Piura, Ica, Apurímac, Cuzco et d'Arequipa et contre les violations des droits territoriaux, environnementaux et humains au Pérou à l’occasion
de la préparation des mobilisations sociales en France face la COP 21 à Paris.


Pour ce faire, nous avons décidé de prendre les initiatives suivantes :

  • Apporter un soutien aux défenseurs de l’eau et à l’organisation de la II Rencontre Internationale des peuples défenseurs de l’eau, la vie et la Terre-Mère. 
  • Porter les points évoqués lors de ce colloque aux prochains Sommet des Peuples des 9 et 10 juin prochain à Bruxelles comme celui qui se tiendra à Paris en décembre à l’occasion de la COP 21. 
  • Soutenir la grève nationale pour la dignité des Peuples et le respect de leur culture, qui se tiendra au Pérou, les 22 et 23 juin prochain 
  • Etre attentif au 4ème Congrès des Rondes paysannes du Pérou, qui se tiendra du 1er au 3 décembre à Lima. 
  • Lancer un appel en France comme en Europe contre toutes ces violations à l’encontre des populations et la mise en danger de leurs dirigeants comme défenseurs 
  • Organiser une mission de suivie en 2016, à l’échelle européenne associant des parlementaires français et européens.



Paris, Palais du Luxembourg, le 22 MAI 2015





Versión en español

DECLARACIÓN FINAL
Coloquio del 22 de mayo 2015 en el Senado, Palacio de Luxemburgo

Nosotros, ciudadanas y ciudadanos franceses, europeos, peruanos y latinoamericanos, hemos participado en el Coloquio “¡Conga no va! Derechos medioambientales y humanos en Perú: ¿qué perspectivas? ¿qué solidaridades?”, el viernes 22 de Mayo 2015, en el Senado. Hemos compartido nuestras aspiraciones y nuestras luchas, con la riqueza de nuestra diversidad, por la defensa de nuestros valores comunes de solidaridad, de respeto por lo Humano, de su territorio, su medioambiente y de nuestras culturas frente al mismo modelo liberal.

Este Coloquio es la continuación del Encuentro del año pasado en Cajamarca, para apoyar la lucha emblemática de todo un pueblo y sus representantes contra el proyecto minero Conga.  Se involucra en la denuncia de las graves violaciones de los derechos humanos producto de la intensificación de los conflictos socio-ambientales en todo el territorio peruano. Denuncia los ataques permanentes de los derechos ancestrales de los pueblos originarios, como el no respeto de las convenciones internacionales firmadas e inscritas constitucionalmente a fin de salvaguardar estos derechos. Tiende a prolongar las movilizaciones sociales llevadas a cabo en Lima y París, en diciembre pasado paralelamente a la COP 20, y a preparar las que se realizarán en paralelo a la COP 21 en París, en diciembre 2015.
Sobre estos temas de actualidad que van de lo local a lo mundial, la solidaridad internacional puede y debe cumplir un rol para la defensa de los derechos políticos, humanos y medioambientales.
Estos asuntos, como los del los Tratados de libre comercio Colombia-Perú-UE o la de la responsabilidad de las transnacionales y sus filiales, deberán estar en la agenda de las próximas Cumbre de los Pueblos de Bruselas de junio, con motivo de la cumbre de los jefes de Estado y de gobierno de la Unión Europea y de la CELAC.

Nosotros queremos recordar que la crisis climática, consecuencia de un determinado modelo cultural, agrícola y de desarrollo económico, constituye una verdadera urgencia planetaria que demanda necesariamente poner término a los manejos de las transnacionales extractivistas. Éstas saquean los recursos naturales, destruyen los territorios y pisotean los derechos humanos y medioambientales de los pueblos como sucede en el Perú:

-país particularmente vulnerable al cambio climático a corto plazo, con el retroceso de los glaciales andinos, principal fuente de agua dulce de la Amazonía y de las costas del Pacífico,
-país sometido a la extracción masiva de oro, cobre, hidrocarburos y de bosques naturales por las transnacionales ecocidas, conduciendo a una destrucción irreversible de los recursos naturales  y poniendo irremediablemente en peligro la salud, la vida y el porvenir de las poblaciones así como también su seguridad y soberanía alimentarias, como es el caso en la región de Cajamarca;
-país en el que se desarrollan movilizaciones importantes y que nos conciernen a todos, como aquellas emblemáticas desde 2011 contra el mega-proyecto minero Conga de la empresa Yanacocha (transnacional Newmont-Buenaventura-Banco Mundial), por los pueblos y las rondas campesinas de Cajamarca en defensa del agua; y contra el proyecto minero Tía María de la Southern Peru Cooper Corporation (transnacional GMéxico) por los pequeños y medianos agricultores que defienden el Valle de Tambo (Islay, Arequipa).
-país donde los pueblos luchan por el respeto de sus derechos, de sus modos de vida, de sus culturas ancestrales; rechazando convertirse en víctimas de una política liberal internacional que sacrifica sus regiones por un modelo de desarrollo que no es suyo ni nuestro, buscando conducirlos a “un viaje con más náufragos que navegantes” como lo expresa certeramente Eduardo Galeano.
¡Ya basta! Nosotros rechazamos cargar con sus políticas de desarrollo y de crecimiento consumistas y colonialistas que conducen al saqueo del planeta para satisfacer únicamente el interés de un pequeño grupo de privilegiados.
Nosotros saludamos la dignidad y el coraje de las mujeres y hombres –integrantes de las rondas campesinas y guardianes de los lagos- dispuestos a sacrificar sus vidas en defensa del agua, de su territorio  y de su medioambiente.  Ellas y ellos privilegian la agricultura y las actividades económicas sostenibles en el tiempo, enraizadas en sus culturas milenarias. A pesar de la criminalización de la protesta social de aquellas y aquellos que defienden sus territorios, a pesar de una represión brutal, ellas y ellos continúan su combate hasta hoy, con determinación: cinco personas han perdido la vida el 3 y 4 de julio 2012, más de una centena han sido heridos (como Elmer Campos, que ha quedado parapléjico de por vida), 110 dirigentes son objeto de procesos judiciales (como Máxima Acuña y su familia). Y desde junio 2014, a pesar de su reelección el 5 de octubre último con más de 44% de los votos, el comunero, rondero y Presidente regional electo está en prisión preventiva en una cárcel de máxima seguridad. Las persecuciones y campañas calumniosas continúan, con la intensión de descalificar a los luchadores sociales y políticos opuestos al proyecto Conga y a otros megaproyectos mineros, asimilando su lucha legítima con el “terrorismo anti-minero” preparando así el terreno para continuar con la represión. Amnesty International ha calificado al 2014 como el “año negro” para los derechos del hombre en Perú. La Coordinadora Nacional de Derechos Humanos -Perú (CNDH) ha declarado 49 muertes producto de conflictos sociales desde la llegada de Ollanta Humala al gobierno.
Denunciamos:
  • Las violaciones constantes de los derechos del hombre, el arsenal jurídico que permite que se produzcan estos crímenes con la impunidad completa para las fuerzas policiales mediante la ley 30151 del 13 de enero del 2014 (conocida también como “licencia para matar”) y el archivamiento sistemático de los juicios en busca de responsables. Una política que se concretiza con las recientes muertes de Victoriano Huayna Nina (22 de abril) y Rubén Checlla Chura (el 4 de mayo), cuarta y quinta víctimas producidas por bala en el conflicto que opone los pueblos del Valle de Tambo (Arequipa) al proyecto minero Tía María. Una política apoyada por los medias al servicio de las transnacionales que pone en peligro a todos, mujeres y hombres, que se oponen democráticamente: dirigentes del movimiento social y político, responsables de organizaciones de defensa de los derechos humanos, abogados y juristas,…
  •  Los múltiples “paquetazos medioambientales” emitidos por el gobierno peruano, en 2014 (ley 30230) y 2015 (ley 3941), que ignoran a los pueblos y reducen los estudios de impacto ambiental (EIA) a simples formalidades con el objetivo de privilegiar la explotación minera, petrolera y forestal, sin tener en cuenta la destrucción y la contaminación en las zonas de explotación, sin ninguna consideración por la calidad del medioambiente o por la diversidad existentes.
  • La atribución de concesiones mineras o petroleras, sin tener en cuenta ni a ni a los pueblos y colectividades que viven en los espacios respectivos ni las actividades económicas y agrícolas existentes ni  el interés ecológico de estas regiones (solo las concesiones mineras en el Perú alcanzan 260000 km², lo que equivale a la mitad del territorio francés, alcanzando en algunas regiones  a más del 90% de su territorio).
  • La marginalización educativa, social y política específica de las mujeres, las violencias de las que ellas son víctimas de parte de las fuerzas represivas cuando se movilizan en defensa del agua y de sus territorios, particularmente víctimas de las nefastas consecuencias del extractivismo y del cambio climático.
Por lo tanto, nosotros SOLICITAMOS al gobierno peruano:
  • El respeto de las convenciones internacionales, en particular de la resolución de la Asamblea General de  las Naciones Unidas del 28 de julio del 2010 relativa al derecho humano al agua y al saneamiento, así como del derecho a la consulta previa de los pueblos originarios reconocido por la convención 169 de la OIT de 1989, ratificada por el Perú el 17 de enero de 1994, así como también de la doctrina y la jurisprudencia de la Corte Interamericana de Derechos Humanos.
  • La aplicación inmediata y efectiva de las medidas cautelares dictadas por la Corte Interamericana de Derechos Humanos de la OEA, del 4 de Mayo del 2014, relativas a las medidas de protección pública para 46 miembros de las rondas y de las comunidades campesinas, para la familia Chaupe y para 2 periodistas de Cajamarca pues sus derechos a la vida y a la integridad física están en peligro.
  • La libertad inmediata de Gregorio Santos Guerrero, abiertamente opuesto a la colonización de las multinacionales mineras. Exigimos el respeto absoluto de su derecho a un proceso justo, conforme a la medida cautelar dictada el 14 de mayo último por la Corte Interamericana de Derechos Humanos de la OEA.
  • El cese inmediato de la persecución, de las calumnias y de la criminalización contra los actores del movimiento social y político opuesto a los megaproyectos mineros de Conga, Tía María y otros.
SOLICITAMOS al gobierno francés, el cese inmediato de toda cooperación en el dominio de la policía, particularmente a través de la formación de las fuerzas de policía anti-motines de la policía nacional  peruana.
LLAMAMOS a los parlamentarios franceses y europeos, a las personalidades y organizaciones sociales y políticas, democráticas francesas, europeas e internacionales a asociarse a esta campaña de solidaridad internacional con los representantes y los pueblos del Perú en lucha contra las transnacionales extractivitas en Cajamarca, Lambayeque, Piura, Ica, Apurímac, Cusco y Arequipa y contra las violaciones de los derechos territoriales, medioambientales y humanos en el Perú con ocasión de la preparación de las movilizaciones sociales en Francia frente a la COP21 en París.

Con esta finalidad, nosotros hemos decidido tomar las iniciativas siguientes:

  • Apoyar a los defensores del agua y a la organización del Segundo Encuentro Internacional de los pueblos guardianes del agua, la vida y la Madre Tierra.
  • Llevar a las próximas Cumbres de los Pueblos de Bruselas como al que se realizará en París en diciembre con motivo de la COP 21, los asuntos tratados en este Coloquio.
  • Apoyar el paro nacional por la dignidad de los pueblos y el respeto de sus culturas, que se realizará el 22 y 23 de junio.
  • Prestar atención al IV Congreso Nacional de las Rondas Campesinas del Perú, que se realizará del 1ro al 3 de diciembre en Lima.
  • Lanzar un llamado en Francia y en Europa contra todas las violaciones contra los pueblos y alertar sobre el peligro que corren tanto los dirigentes como los abogados defensores.
  • Organizar una misión de observación en 2016 de nivel europeo, asociando parlamentarios franceses y europeos.


París, Palacio  de Luxemburgo, 22 de Mayo 2015.

DECLARACIÓN Cocachacra, Arequipa, Islay



DECLARACIÓN DE LOS PARTICIPANTES EN EL COLOQUIO
DEL 22 DE MAYO EN EL SENADO

"Conga no va!Derechos humanos y ambientales en el Perú: ¿Qué
perspectivas? ¿Qué formas de solidaridad "

Nosotros, organizaciones y participantes reunidos en coloquio el 22 de mayo en París, en el Palacio
de Luxemburgo, hemos querido hacer pública nuestra profunda preocupación por los últimos
acontecimientos del conflicto político, social y ambiental, que tiene lugar en Cocachacra, Arequipa,
provincia de Islay.

Condenamos firmemente estas nuevas graves violaciones de los derechos humanos y el uso
desproporcionado de armas de fuego por las fuerzas policiales contra manifestantes pacíficos, en lo
que murieron por disparos de la policía estos últimos días, Ramón Colque Vilca, y más recientemente
Champi Luis Quispe.

Cada manifestación, cada huelga, cada iniciativa puede llevar a la muerte, el gobierno está
reprimiendo a sangre y fuego buscando imponer el terror.

Exigimos el fin del estado de emergencia en la provincia de Islay anunciada por el presidente del
Consejo de Ministros, Pedro Cateriano, y el restablecimiento de las garantías constitucionales de los
derechos humanos en Perú. Una situación que va empeorando, ya que hoy en día son 8 los
departamentos declarados en estado de emergencia, después de Arequipa, el gobierno autoriza
ahora la intervención de las fuerzas armadas en las regiones de Ayacucho, Apurímac, Cajamarca,
Cusco, Moquegua, Puno y Tacna.

Denunciamos la reiterada negativa del Gobierno del Perú y de su representante ante la OEA, para
cumplir con las medidas cautelares a favor de 46 personas, 2 periodistas, la familia Chaupe así como
Gregorio Santos cuya integridad física y vida están amenazadas, en el conflicto contra el
megaproyecto Conga en Cajamarca.

Estamos consternados por la nueva incursión el 22 de mayo de miembros del personal de la empresa
Yanacocha, acompañados por efectivos de la DINOES en la propiedad de la familia Chaupe en
Tragadero Grande, Sorochuco y por la destrucción de parte de su vivienda.

Hacemos un llamado urgente a todas las organizaciones democráticas francesas y europeas a unirse
a nuestra protesta. Les invitamos urgentemente a enviar a los Presidentes de la República tanto del
Perú como de Francia, estas exigencias a favor del respeto de los derechos humanos y de los pueblos
indígenas en el Perú.

Déclaration Cocachacra, Arequipa, Islay







DECLARATION DES PARTICIPANTS AU COLLOQUE DU 22 MAI AU SENAT,

« Conga no va !Droits environnementaux et humains au Pérou :
quelles perspectives ? Quelles solidarités »

Nous, les Organisations et les participants réunis en colloque, le 22 mai à Paris, au Palais
du Luxembourg, nous avons tenu à rendre publique notre profonde inquiétude face aux
derniers développements du conflit politique, social et environnemental, qui se déroule
à Arequipa, Islay de Cocachacra.

Nous condamnons fermement, ces nouvelles violations graves des droits de l'homme et
l'usage insensé des armes à balles réelles par les forces de police à l’encontre de
manifestants pacifistes, qui a tué ces derniers jours, Ramon Colque VILCA, et encore
récemment Champi Luis Quispe, abattu par la police.

Chaque manifestation, chaque grève, chaque initiative, peut apporter la mort, le
gouvernement réprimant désormais par le feu et le sang en imposant la terreur.

Nous exigeons que soit mis un terme à l'état d'urgence dans la province d’ Islay annoncé
par le président du Conseil des ministres, Pedro Cateriano, et le rétablissement des
garanties constitutionnelles des Droits de l’Homme au Pérou. Une situation qui va
crescendo, puisqu’aujourd’hui ce sont 7 départements déclarés en état d’Urgence, et le
gouvernement autorise l'intervention des forces armées dans les régions d'Ayacucho,
Apurimac, Cajamarca, Cusco, Moquegua, Puno et Tacna.

Nous dénonçons le refus réitéré du Gouvernement Péruvien et de son Président, devant
l’OEA, de se conformer aux mesures de précaution en faveur des 46 personnes, des 2
journalistes, de la famille Chaupe ainsi que de Gregorio Santos dont l'intégrité physique
et la vie sont menacées, dans le conflit contre le mégaprojet Conga à Cajamarca.

Nous nous indignons devant le nouveau raid, le 22 mai, des forces de police privée de
l'entreprise Yanacocha, accompagnée par des membres des DINOES dans la propriété de
la famille Chaupe Tragadero Grande Sorochuco et la destruction d'une partie de son
logement.

Nous appelons de toute urgence toutes les organisations démocratiques françaises et
européennes à se joindre à notre protestation. Nous les invitons à adresser aux
Présidents de la République Péruvienne et Française, de toute urgence, ces exigences en
faveur du respect des Droits de l’Homme et celles des peuples originaires, au Pérou.