dimanche 1 avril 2018

7000 activistas au Forum Alternatif Mondial de l'Eau à Brasilia 17-22 mars 2018- Déclaration de European Water Movement




La semaine dernière (17-22 mars 2018), une délégation d'une vingtaine de membres de l'European Water Movement a participé au Forum Alternatif Mondial de l'Eau (FAMA, Foro Alternativo Mundial da Agua) à Brasilia: l'alternative concrète au Forum Mondial de l'Eau organisé par le Conseil Mondial de l'Eau qui représente la voix des
multinationales et de la Banque Mondiale.
Les mouvements sociaux, les syndicats, les communautés locales, les groupes féministes et les peuples autochtones se sont rassemblés pour lutter contre l’objectif de ces entreprises de transformer l'eau en marchandise et de promouvoir la financiarisation des masses d'eau et des écosystèmes, de privatiser les ressources et faire de ce droit humain une marchandise.
Le FAMA était un événement chaleureux et plein d'espoir, rassemblant 7000 militants de différents endroits et facilitant l'échange sur les défis, les expériences et les solutions. Une fois de plus, l'importance d'approfondir et de renforcer les positions et les liens entre les mouvements sociaux, les syndicats, les peuples autochtones et les communautés locales a été confirmée. Il est également apparu essentiel de se concentrer sur les luttes des femmes contre la privatisation de la nature et le patriarcat.
Pendant ce temps, les entreprises et les États réunis au «forum des entreprises» ont affirmé qu'ils cherchaient des actions sur l'eau, comme indiqué dans la Déclaration Ministérielle.
Cependant, leurs actions ne vont certainement pas dans le sens d'une promotion sincère de la reconnaissance et de la mise en œuvre du droit humain à l'eau.
La déforestation, l'agrobusiness et les projets hydroélectriques ne sont même pas mentionnés dans la Déclaration Ministérielle, or l'impact de l'agro-industrie et de l'accaparement de l'eau est une préoccupation fondamentale pour les peuples autochtones, les petits agriculteurs et les mouvements populaires. En effet, les conséquences de l'agrobusiness, largement discutées lors du FAMA, sont catastrophiques: rivières polluées, baisse du niveau des aquifères, disparition des sources, menace sur le régime hydrique, sécheresses liées à la déforestation. L'agriculture familiale et la pêche sont mises en péril, des expulsions forcées ont lieu, les terres sont monopolisées, les biotopes sont menacés. Tout cela au profit de grandes banques ou de fonds de pension aux Pays-Bas, en Suède ou en Allemagne dont les bénéficiaires ignorent que leur fond de pension provoque la violation des droits humains des peuples autochtones et la destruction de l'environnement.
Les participants du forum des entreprises ont insisté sur la nécessité de «respecter le droit de chaque être humain, indépendamment de sa situation et de sa localisation, à l'eau potable et à l'assainissement en tant que droits humains fondamentaux», mais ils visent à le faire à travers une coopération impossible entre le secteur privé et ceux affectés par la privatisation. Une telle coopération n'existera jamais!
En effet, la Déclaration Ministérielle mentionne à peine la reconnaissance du droit humain à l'eau tel que stipulé dans la Résolution 64/292 de l'ONU. Rien d’étonnant sachant que personne où que ce soit ne jouit de ce droit et que l'accès à l'eau reste subordonné à la logique d'accessibilité économique, fondée sur le rôle du secteur privé comme prétendument garant d’un tel droit.
Bien sûr, le terme privatisation n'est pas même mentionné dans la Déclaration Ministérielle, tandis que tous les participants du FAMA ont réaffirmé clairement et à plusieurs reprises qu’il s’agit d’un enjeu crucial affectant les populations partout dans le monde.
En dénonçant les stratégies des entreprises et des institutions financières multilatérales visant à la privatisation et financiarisation de la nature, la déclaration finale du FAMA décrit l'impact de ces politiques sur la nature (et plus largement sur les inégalités sociales) et leurs responsabilités en matière de criminalisation, menaces et assassinats de défenseurs des droits environnementaux.
Le FAMA a dénoncé les violations des droits humains à l'eau, mais a également promu des alternatives efficaces, allant de l'agro-écologie de petite échelle aux partenariats public-public et aux partenariats communautaires publics.
L'European Water Movement (EWM) a contribué à un large débat sur les luttes européennes et a décrit comment l'impact négatif de la marchandisation de l'eau et de la privatisation est une préoccupation commune.
En tant qu'EWM nous sommes inspirés par la lutte du mouvement pour l'eau en Amérique latine et au Brésil en particulier, et nous rentrons chez nous convaincus que le renforcement de la coopération est crucial pour combattre la privatisation et parvenir à la justice de l'eau. Nos luttes sont intimement liées. Non seulement parce que, comme nous le savons tous, la plupart des plus grandes entreprises de privatisation et d'accaparement de l'eau ont leur siège en Europe, mais encore plus en raison de l'importance cruciale des ressources en eau, par exemple l'aquifère Guarani au niveau mondial.
Nous combattons le même ennemi, qui met en œuvre des politiques similaires avec différents «visages» à la fois dans le Nord et dans le Sud. Par conséquent, nous devons mener ces luttes à la fois au niveau local, dans nos propres communautés, et dans une perspective globale. La privatisation de l'eau et les politiques d'accaparement de l'eau sont des composantes constantes du capitalisme néolibéral basé sur l'exploitation de la nature, des peuples et des corps (et ceux des femmes encore plus!). Nous devons réagir ensemble, en construisant des alliances et des stratégies.
Comme réaffirmé au FAMA, l'eau est un bien commun et garantit la vie des populations et des écosystèmes. Elle doit être protégée de l'exploitation et de l'accaparement, et être garantie en tant que droit humain dans les lois et les pratiques (y compris à travers des politiques de non-discrimination, de transparence, de solidarité et de durabilité).
La sacralité de l'eau sous ses différentes formes est également reconnue, et l'importance de la sagesse et des pratiques traditionnelles doit également être défendue dans le cadre de cette lutte, ancrée dans la vie des territoires et des peuples.
En tant qu'EWM, nous rejoignons la lutte de tous ceux qui dénoncent les politiques néolibérales, et nous dénonçons la complicité entre les élites politiques et économiques agissant en faveur de la marchandisation et de la privatisation de l'eau. La participation des citoyens, des communautés et des peuples est un élément crucial pour une gestion démocratique des ressources en eau. Elle repose sur l'égalité et la coopération, mais aussi sur l'accès à l'information et aux outils de participation. Les gouvernements devraient soutenir une gestion véritablement démocratique et publique de l'eau et agir conformément aux dispositions internationales relatives aux droits humains garantissant la jouissance du droit humain à l'eau, protégeant les peuples (en particulier les peuples autochtones) contre les pressions commerciales et l'accaparement, et en respectant les droits des travailleurs, s'ils sont sincères dans leurs efforts pour agir sur l'eau.
La marchandisation de l'eau fait partie des stratégies néolibérales prédatrices, elle est injuste et non-durable, et elle est également illégale:
Água é direito, não mercadoria!

La semana pasada (17-22 de marzo de 2018) una delegación de alrededor 20 miembros del Movimiento Europeo del Agua (EWM) participó en el Foro Alternativo Mundial del Agua (FAMA) en Brasilia: la alternativa concreta al Foro Mundial del Agua, organizado por el Consejo Mundial del Agua, que representa la voz de las empresas transnacionales y el Banco Mundial.
Movimientos sociales, sindicatos, comunidades locales, grupos feministas y pueblos indígenas se reunieron para luchar contra los objetivos de las corporaciones de transformar el agua en un producto de mercado y promover la financiarización del agua y los ecosistemas, privatizando los recursos y mercantilizando un derecho humano.
El FAMA fue un evento cálido y esperanzador, reunió a unos 7000 activistas de diferentes lugares y facilitó el intercambio sobre desafíos, experiencias y soluciones. Una vez más, se confirmó la importancia de profundizar y fortalecer las posiciones y las conexiones entre los movimientos sociales, los sindicatos, los pueblos indígenas y las comunidades locales. También surge evidente la importancia de centrarse en las luchas de las mujeres contra la privatización de la naturaleza y el patriarcado.
Mientras tanto, las corporaciones y los Estados reunidos en el "foro corporativo" afirmaron que estaban buscando acción sobre el agua, como se afirma en la Declaración Ministerial. Sin embargo, su acción no va en la dirección de una promoción sincera del reconocimiento y la implementación del derecho humano al agua.
La deforestación, los agro-negocios y los proyectos hidroeléctricos ni siquiera se mencionan en la Declaración Ministerial, pero el impacto de la agroindustria y el acaparamiento de agua es una preocupación fundamental para los pueblos indígenas, los pequeños agricultores y los movimientos de base. De hecho, las consecuencias de los negocios agrícolas, como se discutió ampliamente durante el FAMA, son catastróficas: ríos contaminados, niveles de acuíferos en declive, desaparición de manantiales, amenaza al régimen hídrico, sequías vinculadas a la deforestación. Se cuestiona la agricultura familiar y la pesca, se realizan desalojos forzosos, se monopoliza la tierra y se ponen en peligro los biotopos. Todo esto en beneficio de los grandes bancos o fondos de pensiones en los Países Bajos, Suecia o Alemania, cuyos beneficiarios no saben que su pensión causa la violación de los derechos humanos de los pueblos indígenas y la destrucción del medio ambiente.
Quienes se reunieron en el foro corporativo insistieron en la necesidad de "respetar el derecho de cada ser humano, independientemente de su situación y ubicación, a garantizar el agua potable y el saneamiento como derechos humanos fundamentales", pero su objetivo es hacerlo a través de una cooperación imposible entre sector privado y los afectados por la privatización. ¡Dicha cooperación nunca existirá!
De hecho, la Declaración Ministerial apenas menciona el reconocimiento del derecho humano al agua según la Resolución de la ONU 64/292. No es extraño, de hecho, considerando que ese derecho aún no se disfruta en ninguna parte del mundo y el acceso al agua sigue subordinado a la lógica de transformar un derecho humano en una cuestión de accesibilidad económica, basado en el papel del sector privado en supuestamente asegurar tal derecho.
Por supuesto, la palabra "privatización" ni siquiera se menciona en la Declaración Ministerial, mientras que todos se reunieron repetidamente en FAMA y reafirmaron claramente que este es el problema crucial que afecta a personas de todo el mundo.
Al denunciar la privatización y financiarización de la estrategia natural de las corporaciones y las instituciones financieras multilaterales, la declaración final del FAMA describió el impacto de estas políticas en la naturaleza (y más ampliamente en las desigualdades sociales) y sus responsabilidades con respecto a la criminalización, amenazas y asesinatos de defensores de los derechos ambientales.
El FAMA denunció las violaciones del derecho humano al agua, pero también promovió alternativas efectivas, desde la agroecología de pequeña escala hasta las asociaciones público-público y público-comunitario. El EWM contribuyó al amplio debate que trajo las luchas europeas y describió cómo el impacto negativo de la mercantilización del agua y la privatización es una preocupación compartida por todos en Europa.
Como EWM nos inspirados de la lucha del movimiento del agua en América Latina y Brasil en particular, y regresamos a casa convencidos de que reforzar la cooperación es crucial para combatir la privatización y lograr la justicia. Nuestras luchas están entrelazadas. No solo porque, como todos sabemos, la mayoría de las grandes empresas responsables de la privatización y el acaparamiento de agua tienen su sede en Europa, pero aún más debido a la importancia crucial que los recursos hídricos, por ejemplo, el acuífero guaraní, tienen a nivel mundial.
Luchamos contra el mismo enemigo, que implementa políticas similares con diferentes "caras" tanto en el Norte Global como en el Sur Global. Por lo tanto, tenemos que llevar a cabo estas luchas tanto a nivel local, en nuestras propias comunidades y también con una perspectiva global. Las políticas de privatización y apropiación del agua son componentes inherentes al capitalismo neoliberal, basado en la explotación de la naturaleza, los pueblos y los cuerpos (¡y los de las mujeres aún más!). Necesitamos responder juntos, construir alianzas y estrategias.
Como se reafirmó en el FAMA, el agua es un bien común, y garantiza la vida de las personas y los ecosistemas. Debe estar protegido contra la explotación y el acaparamiento, y debe garantizarse como un derecho humano en las leyes y prácticas (incluso a través de políticas de no discriminación, transparencia, solidaridad y sostenibilidad).
También se reconoce la sacralidad del agua en sus diferentes formas, y la importancia de la sabiduría y las prácticas tradicionales también debe defenderse como parte de esta lucha, incrustada en la vida de los territorios y los pueblos. Como EWM nos unimos a la lucha de todos aquellos que denuncian las políticas neoliberales, y denunciamos la complicidad entre élites políticas y económicas que actúan a favor de la mercantilización y la privatización del agua. La participación de los ciudadanos, las comunidades y los pueblos es un componente crucial para una gestión democrática de los recursos hídricos. Se basa en la igualdad y la cooperación, pero también en el acceso a la información y las herramientas de participación. Los gobiernos deberían apoyar una gestión del agua verdaderamente democrática y pública, y deberían actuar con respecto a las disposiciones internacionales de derechos humanos garantizando el disfrute del derecho humano al agua, protegiendo a los pueblos (en particular las comunidades indígenas) de la presión comercial y el acaparamiento, y respetando la derechos, si son sinceros en su esfuerzo por buscar acción en el agua.
La mercantilización del agua es parte de estrategias neoliberales predatorias, es injusta e insostenible, y también es ilegal:

Forum Alternatif Mondi

La semaine dernière (17-22 mars 2018), une délégation d'une vingtaine de membres de l'European Water Movement a participé au Forum Alternatif Mondial de l'Eau (FAMA, Foro Alternativo Mundial da Agua) à Brasilia: l'alternative concrète au Forum Mondial de l'Eau organisé par le Conseil Mondial de l'Eau qui représente la voix des multinationales et de la Banque Mondiale.
Les mouvements sociaux, les syndicats, les communautés locales, les groupes féministes et les peuples autochtones se sont rassemblés pour lutter contre l’objectif de ces entreprises de transformer l'eau en marchandise et de promouvoir la financiarisation des masses d'eau et des écosystèmes, de privatiser les ressources et faire de ce droit humain une marchandise.
Le FAMA était un événement chaleureux et plein d'espoir, rassemblant 7000 militants de différents endroits et facilitant l'échange sur les défis, les expériences et les solutions. Une fois de plus, l'importance d'approfondir et de renforcer les positions et les liens entre les mouvements sociaux, les syndicats, les peuples autochtones et les communautés locales a été confirmée. Il est également apparu essentiel de se concentrer sur les luttes des femmes contre la privatisation de la nature et le patriarcat.
Pendant ce temps, les entreprises et les États réunis au «forum des entreprises» ont affirmé qu'ils cherchaient des actions sur l'eau, comme indiqué dans la Déclaration Ministérielle.
Cependant, leurs actions ne vont certainement pas dans le sens d'une promotion sincère de la reconnaissance et de la mise en œuvre du droit humain à l'eau.
La déforestation, l'agrobusiness et les projets hydroélectriques ne sont même pas mentionnés dans la Déclaration Ministérielle, or l'impact de l'agro-industrie et de l'accaparement de l'eau est une préoccupation fondamentale pour les peuples autochtones, les petits agriculteurs et les mouvements populaires. En effet, les conséquences de l'agrobusiness, largement discutées lors du FAMA, sont catastrophiques: rivières polluées, baisse du niveau des aquifères, disparition des sources, menace sur le régime hydrique, sécheresses liées à la déforestation. L'agriculture familiale et la pêche sont mises en péril, des expulsions forcées ont lieu, les terres sont monopolisées, les biotopes sont menacés. Tout cela au profit de grandes banques ou de fonds de pension aux Pays-Bas, en Suède ou en Allemagne dont les bénéficiaires ignorent que leur fond de pension provoque la violation des droits humains des peuples autochtones et la destruction de l'environnement.
Les participants du forum des entreprises ont insisté sur la nécessité de «respecter le droit de chaque être humain, indépendamment de sa situation et de sa localisation, à l'eau potable et à l'assainissement en tant que droits humains fondamentaux», mais ils visent à le faire à travers une coopération impossible entre le secteur privé et ceux affectés par la privatisation. Une telle coopération n'existera jamais!
En effet, la Déclaration Ministérielle mentionne à peine la reconnaissance du droit humain à l'eau tel que stipulé dans la Résolution 64/292 de l'ONU. Rien d’étonnant sachant que personne où que ce soit ne jouit de ce droit et que l'accès à l'eau reste subordonné à la logique d'accessibilité économique, fondée sur le rôle du secteur privé comme prétendument garant d’un tel droit.
Bien sûr, le terme privatisation n'est pas même mentionné dans la Déclaration Ministérielle, tandis que tous les participants du FAMA ont réaffirmé clairement et à plusieurs reprises qu’il s’agit d’un enjeu crucial affectant les populations partout dans le monde.
En dénonçant les stratégies des entreprises et des institutions financières multilatérales visant à la privatisation et financiarisation de la nature, la déclaration finale du FAMA décrit l'impact de ces politiques sur la nature (et plus largement sur les inégalités sociales) et leurs responsabilités en matière de criminalisation, menaces et assassinats de défenseurs des droits environnementaux.
Le FAMA a dénoncé les violations des droits humains à l'eau, mais a également promu des alternatives efficaces, allant de l'agro-écologie de petite échelle aux partenariats public-public et aux partenariats communautaires publics.
L'European Water Movement (EWM) a contribué à un large débat sur les luttes européennes et a décrit comment l'impact négatif de la marchandisation de l'eau et de la privatisation est une préoccupation commune.
En tant qu'EWM nous sommes inspirés par la lutte du mouvement pour l'eau en Amérique latine et au Brésil en particulier, et nous rentrons chez nous convaincus que le renforcement de la coopération est crucial pour combattre la privatisation et parvenir à la justice de l'eau. Nos luttes sont intimement liées. Non seulement parce que, comme nous le savons tous, la plupart des plus grandes entreprises de privatisation et d'accaparement de l'eau ont leur siège en Europe, mais encore plus en raison de l'importance cruciale des ressources en eau, par exemple l'aquifère Guarani au niveau mondial.
Nous combattons le même ennemi, qui met en œuvre des politiques similaires avec différents «visages» à la fois dans le Nord et dans le Sud. Par conséquent, nous devons mener ces luttes à la fois au niveau local, dans nos propres communautés, et dans une perspective globale. La privatisation de l'eau et les politiques d'accaparement de l'eau sont des composantes constantes du capitalisme néolibéral basé sur l'exploitation de la nature, des peuples et des corps (et ceux des femmes encore plus!). Nous devons réagir ensemble, en construisant des alliances et des stratégies.
Comme réaffirmé au FAMA, l'eau est un bien commun et garantit la vie des populations et des écosystèmes. Elle doit être protégée de l'exploitation et de l'accaparement, et être garantie en tant que droit humain dans les lois et les pratiques (y compris à travers des politiques de non-discrimination, de transparence, de solidarité et de durabilité).
La sacralité de l'eau sous ses différentes formes est également reconnue, et l'importance de la sagesse et des pratiques traditionnelles doit également être défendue dans le cadre de cette lutte, ancrée dans la vie des territoires et des peuples.
En tant qu'EWM, nous rejoignons la lutte de tous ceux qui dénoncent les politiques néolibérales, et nous dénonçons la complicité entre les élites politiques et économiques agissant en faveur de la marchandisation et de la privatisation de l'eau. La participation des citoyens, des communautés et des peuples est un élément crucial pour une gestion démocratique des ressources en eau. Elle repose sur l'égalité et la coopération, mais aussi sur l'accès à l'information et aux outils de participation. Les gouvernements devraient soutenir une gestion véritablement démocratique et publique de l'eau et agir conformément aux dispositions internationales relatives aux droits humains garantissant la jouissance du droit humain à l'eau, protégeant les peuples (en particulier les peuples autochtones) contre les pressions commerciales et l'accaparement, et en respectant les droits des travailleurs, s'ils sont sincères dans leurs efforts pour agir sur l'eau.
La marchandisation de l'eau fait partie des stratégies néolibérales prédatrices, elle est injuste et non-durable, et elle est également illégale:
Água é direito, não mercadoria!



La semana pasada (17-22 de marzo de 2018) una delegación de alrededor 20 miembros del Movimiento Europeo del Agua (EWM) participó en el Foro Alternativo Mundial del Agua (FAMA) en Brasilia: la alternativa concreta al Foro Mundial del Agua, organizado por el Consejo Mundial del Agua, que representa la voz de las empresas transnacionales y el Banco Mundial.
Movimientos sociales, sindicatos, comunidades locales, grupos feministas y pueblos indígenas se reunieron para luchar contra los objetivos de las corporaciones de transformar el agua en un producto de mercado y promover la financiarización del agua y los ecosistemas, privatizando los recursos y mercantilizando un derecho humano.
El FAMA fue un evento cálido y esperanzador, reunió a unos 7000 activistas de diferentes lugares y facilitó el intercambio sobre desafíos, experiencias y soluciones. Una vez más, se confirmó la importancia de profundizar y fortalecer las posiciones y las conexiones entre los movimientos sociales, los sindicatos, los pueblos indígenas y las comunidades locales. También surge evidente la importancia de centrarse en las luchas de las mujeres contra la privatización de la naturaleza y el patriarcado.
Mientras tanto, las corporaciones y los Estados reunidos en el "foro corporativo" afirmaron que estaban buscando acción sobre el agua, como se afirma en la Declaración Ministerial. Sin embargo, su acción no va en la dirección de una promoción sincera del reconocimiento y la implementación del derecho humano al agua.
La deforestación, los agro-negocios y los proyectos hidroeléctricos ni siquiera se mencionan en la Declaración Ministerial, pero el impacto de la agroindustria y el acaparamiento de agua es una preocupación fundamental para los pueblos indígenas, los pequeños agricultores y los movimientos de base. De hecho, las consecuencias de los negocios agrícolas, como se discutió ampliamente durante el FAMA, son catastróficas: ríos contaminados, niveles de acuíferos en declive, desaparición de manantiales, amenaza al régimen hídrico, sequías vinculadas a la deforestación. Se cuestiona la agricultura familiar y la pesca, se realizan desalojos forzosos, se monopoliza la tierra y se ponen en peligro los biotopos. Todo esto en beneficio de los grandes bancos o fondos de pensiones en los Países Bajos, Suecia o Alemania, cuyos beneficiarios no saben que su pensión causa la violación de los derechos humanos de los pueblos indígenas y la destrucción del medio ambiente.
Quienes se reunieron en el foro corporativo insistieron en la necesidad de "respetar el derecho de cada ser humano, independientemente de su situación y ubicación, a garantizar el agua potable y el saneamiento como derechos humanos fundamentales", pero su objetivo es hacerlo a través de una cooperación imposible entre sector privado y los afectados por la privatización. ¡Dicha cooperación nunca existirá!
De hecho, la Declaración Ministerial apenas menciona el reconocimiento del derecho humano al agua según la Resolución de la ONU 64/292. No es extraño, de hecho, considerando que ese derecho aún no se disfruta en ninguna parte del mundo y el acceso al agua sigue subordinado a la lógica de transformar un derecho humano en una cuestión de accesibilidad económica, basado en el papel del sector privado en supuestamente asegurar tal derecho.
Por supuesto, la palabra "privatización" ni siquiera se menciona en la Declaración Ministerial, mientras que todos se reunieron repetidamente en FAMA y reafirmaron claramente que este es el problema crucial que afecta a personas de todo el mundo.
Al denunciar la privatización y financiarización de la estrategia natural de las corporaciones y las instituciones financieras multilaterales, la declaración final del FAMA describió el impacto de estas políticas en la naturaleza (y más ampliamente en las desigualdades sociales) y sus responsabilidades con respecto a la criminalización, amenazas y asesinatos de defensores de los derechos ambientales.
El FAMA denunció las violaciones del derecho humano al agua, pero también promovió alternativas efectivas, desde la agroecología de pequeña escala hasta las asociaciones público-público y público-comunitario. El EWM contribuyó al amplio debate que trajo las luchas europeas y describió cómo el impacto negativo de la mercantilización del agua y la privatización es una preocupación compartida por todos en Europa.
Como EWM nos inspirados de la lucha del movimiento del agua en América Latina y Brasil en particular, y regresamos a casa convencidos de que reforzar la cooperación es crucial para combatir la privatización y lograr la justicia. Nuestras luchas están entrelazadas. No solo porque, como todos sabemos, la mayoría de las grandes empresas responsables de la privatización y el acaparamiento de agua tienen su sede en Europa, pero aún más debido a la importancia crucial que los recursos hídricos, por ejemplo, el acuífero guaraní, tienen a nivel mundial.
Luchamos contra el mismo enemigo, que implementa políticas similares con diferentes "caras" tanto en el Norte Global como en el Sur Global. Por lo tanto, tenemos que llevar a cabo estas luchas tanto a nivel local, en nuestras propias comunidades y también con una perspectiva global. Las políticas de privatización y apropiación del agua son componentes inherentes al capitalismo neoliberal, basado en la explotación de la naturaleza, los pueblos y los cuerpos (¡y los de las mujeres aún más!). Necesitamos responder juntos, construir alianzas y estrategias.
Como se reafirmó en el FAMA, el agua es un bien común, y garantiza la vida de las personas y los ecosistemas. Debe estar protegido contra la explotación y el acaparamiento, y debe garantizarse como un derecho humano en las leyes y prácticas (incluso a través de políticas de no discriminación, transparencia, solidaridad y sostenibilidad).
También se reconoce la sacralidad del agua en sus diferentes formas, y la importancia de la sabiduría y las prácticas tradicionales también debe defenderse como parte de esta lucha, incrustada en la vida de los territorios y los pueblos. Como EWM nos unimos a la lucha de todos aquellos que denuncian las políticas neoliberales, y denunciamos la complicidad entre élites políticas y económicas que actúan a favor de la mercantilización y la privatización del agua. La participación de los ciudadanos, las comunidades y los pueblos es un componente crucial para una gestión democrática de los recursos hídricos. Se basa en la igualdad y la cooperación, pero también en el acceso a la información y las herramientas de participación. Los gobiernos deberían apoyar una gestión del agua verdaderamente democrática y pública, y deberían actuar con respecto a las disposiciones internacionales de derechos humanos garantizando el disfrute del derecho humano al agua, protegiendo a los pueblos (en particular las comunidades indígenas) de la presión comercial y el acaparamiento, y respetando la derechos, si son sinceros en su esfuerzo por buscar acción en el agua.
La mercantilización del agua es parte de estrategias neoliberales predatorias, es injusta e insostenible, y también es ilegal:
Água é direito, não mercadoria!