vendredi 11 décembre 2015

COP21 A PARIS - LA LUTTE POUR LE CLIMAT ET POUR LA MERE TERRE NE FAIT QUE COMMENCER

COP21 EN PARIS - LA LUCHA POR EL CLIMA Y POR LA MADRE TIERRA SOLO EMPIEZA
 
Les samedi et dimanche 5 et 6 décembre, le Sommet Citoyen avec son « Village mondial des alternatives » à l’initiative du mouvement Alternatiba (présent dans plus de 70 villes) et son Forum-Climat appuyé par la Coalition Climat21 (plus de 150 associations et ONG), a rassemblé quelques 30.000 personnes malgré l’Etat d’urgence. Un grand succès, une grande fête populaire participative et réflexive ! Tous  et toutes ont voulu  montrer que seulement  par en bas, seulement par la mobilisation de la société civile qui prend entre ses mains son propre sort il pouvait être trouvé des solutions et mis un terme au dérèglement climatique, à la destruction des bases mêmes de la vie humaine sur la Planète.   
 
300 stands… 300  tentes blanches animées passionnément par ceux qui dans le monde entier, parmi  les populations les plus diverses cherchent en commun à partager et préserver le commun. 240 conférences du samedi au dimanche soir dans des espaces divers de la ville de Montreuil ! De Cajamarca à Paris Changer le système,  pas le Climat ! Voilà ce qui motivait les visites et discussions les plus diverses face aux solutions que ici et là les peuples expérimentent et mettent ensemble, les combats contre lesquels ils affrontent les vrais responsables du dérèglement climatique. Le dimanche à 12 h Place centrale du Village « Une Assemblée des peuples » se rassemblait massivement pour dire : « pour la transition de l’énergie durable l’ argent existe ! il est dans les banques et dans les Paradis fiscaux  que ces capitaux accumulent et camouflent : annulation des dettes multilatérales ! arrêt de l’évasion fiscale ! taxe mondiale pour toute transaction financière, fin des subventions aux combustibles fossiles ! Dans les nombreux ateliers et conférences des mesures encore plus fortes étaient mises en discussion  dont nous poursuivrons l’examen.
 
Le Comité de Solidarité avec Cajamarca accompagné de AYNI (association franco-péruvienne amie pour une agriculture soutenable) a pris toute sa place dans ce grand mouvement. Avec les 2  tentes installées dans le quartier «  Droits, solidarités et migrations »  au milieu de 11 quartiers comme par exemple celui du « climat et énergie », ou « Alimentation et agriculture », ou « éducation et mobilité », « Habitat »  etc… Le Comité de Solidarité  a joint aux voix des luttes et recherches venues du monde entier  celle venue des luttes  des populations du Pérou contre les mégas projets miniers destructeurs de l’ environnement, de l’ eau, de la vie. Conga no va y  Tìa Marìa tampoco !… C’est le cri que nous avons transmis ici. Avec une exposition de photos exposant le problème de l’eau au Pérou et une autre très suivie et commentée « La Lutte des Femmes paysannes du Pérou » nous avons pu attirer l’attention des très nombreux visiteurs. (voir reportage ci-après) Le cas de Màxima Acuña de Chaupe qui, bien qu’elle vienne de recevoir le Prix des Droits de l’Homme 2015 par la CNDD, se trouve en ce moment à nouveau dans une situation très difficile, a été particulièrement exposé.
 


Le dimanche 6 décembre à 14h dans une salle du lycée Jean Jaurés de Montreuil dans une salle comble nous avons projeté le film « Mujer del agua –Femme de l’eau » filmé cet été avec les femmes de la communauté de Kañaris par notre camarade Françoise Chambeu suivi d’un débat avec Gérald Lebrun et Dalila Atalaya sur « Les femmes, le climat et la lutte contre l’ extractivisme minier ». (voir lien).

Présentation du documentaire Femme de l'eau à Montreuil
Les contacts pris avec de très nombreuses associations, la présence d’organisations venues du Pérou et de nombreux pays d’Amérique Latine, les multiples discussions et adresses échangées doivent permettre de renforcer cette tâche de la solidarité en faveur de  laquelle notre Comité s’est engagé .
Lors de l’acte qui a conclu collectivement ces deux importantes  journées le dimanche 6 décembre, un appel a été lancé pour l’organisation d’un mouvement mondial par en bas qui contribue à rendre plus fortes encore la volonté et l’initiative de la Société civile. Une réponse en quelques sortes à la préoccupation exprimée dans le message des ronderos de Cajamarca et Kañaris que nous avons fait connaître lors de notre réunion du 24 novembre à la Maison de l’Amérique Latine.  Maintenir la mobilisation aux delà de la COP21 nous parait indispensable, en effet cette COP21 s’avère plus que décevante, il suffit de s’en référer à l’article 2 de la convention qui fixe les objectifs de celle-ci, en effet si on compare le contenu de l’article 2 tel que écrit dans la convention précédente :
This Agreement shall be implemented on the basis of equity and science, and in accordance with the principle of [equity and] common but differentiated responsibilities and respective capabilities, [in the light of different national circumstances,] [the principles and provisions of the Convention], while ensuring the integrity and resilience of natural ecosystems, [the integrity of Mother Earth, the protection of health, a just transition of the workforce and creation of decent work and quality jobs in accordance with nationally defined development priorities] and the respect, protection, promotion and fulfilment of human rights for all, including indigenous peoples, including the right to health and sustainable development, [including the right of people under occupation] and to ensure gender equality and the full and equal participation of women, [and intergenerational equity].

Avec le libelle de l’article 2 dans le dernier Draft présenté le 5 décembre :
This Agreement shall be implemented on the basis of equity and science, and in accordance with the principle of equity and common but differentiated responsibilities and respective capabilities, in the light of different national circumstances, and on the basis of respect for human rights and the promotion of gender equality [and the right of peoples under occupation

Plus de référence à la Terre mère, à la protection de l’environnement, au droit à la santé, au développement durable, au droit des peuples indigènes, une référence limitée au droit des femmes, plus de contraintes pour les pays de respecter les droits fondamentaux, chaque pays fait ce qu’il veut « en fonction des différentes circonstances nationales » , comme le rappelle Maxime Combes dans son blog (voir lien), on peut non seulement parler  « d’indigence », mais surtout d’une incroyable régression.
Le comité de solidarité avec Cajamarca  est dans son essence même un organe de défense des communautés paysannes et autochtones, nous ne pouvons que nous solidariser avec les autres organisations qui sont venues à Paris avec le même objectif. Nous sommes solidaires de La Via Campesina (voir lien quand elle réaffirme son engagement pour une agriculture biologique respectueuse de la mère terre et de la nature, quand elle réaffirme  sa lutte contre la privatisation des semences et contre l’expropriation des terres au profit des compagnies extractives, des grands projets d’infrastructure à l’utilité contestable ou des grandes monocultures basées sur l’utilisation massive des semences OGM et d’intrants chimiques qui détruisent les sols et contaminent l’environnement. Tout les intervenants de Via Campesina des régions affectées par les grands projets extractivistes et en particulier miniers, ont réaffirmé leurs craintes et leurs oppositions à ces projets destructeurs et contaminants.
Assemblée de la Via Campesina au 104

Nous nous sentons concerné par la campagne « keep oil in the ground », alors que l’Amazonie et tous les peuples autochtones de l’Amazonie sont menacés par l’extractivisme au sens le plus large en incluant les grands projets d’Agro Business.
La forêt amazonienne est dune importance fondamentale pour la survie de notre planète et des peuples autochtones qui l’appellent « la maison ». L'Agence internationale de l'énergie est sans équivoque: les deux tiers des combustibles fossiles doivent être conservés dans le sol pour éviter la catastrophe climatique. Compte tenu de la directive de la science de garder le pétrole dans le sol et les nécessités de nos alliés autochtones, le bassin de l'Amazone est l'endroit parfait pour commencer. Laisser le pétrole dans le sol! – Amazon Watch (voir lien)

Nous nous sentons solidaires de la lutte des femmes (Marche Mondiale des Femmes) pour leur droit, d’autant plus victimes quand elles sont pauvres, paysannes et indigènes, comme l’est Maxima, maintenue prisonnière dans son propre terrain par une compagnie minière sans scrupule.


La Marche Mondiale des femmes présente à Montreuil

Face, au mieux à l’indifférence et à l’immobilisme des Etats et des institutions et au pire à la violence débridée et grandissante de certains gouvernements et des multinationales  extractives, face aux catastrophes environnementales et climatiques qui s’annoncent nous ne pouvons que continuer à nous mobiliser en commençant par ce Samedi 12 décembre à 14H face à la Tour Eiffel (voir lien).

 
 

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire