COP21 EN PARIS - LA LUCHA POR EL CLIMA Y POR LA MADRE TIERRA SOLO EMPIEZA
Les samedi et dimanche 5 et 6
décembre, le Sommet Citoyen avec son « Village mondial des alternatives »
à l’initiative du mouvement Alternatiba (présent dans plus de 70 villes) et son
Forum-Climat appuyé par la Coalition Climat21 (plus de 150 associations et
ONG), a rassemblé quelques 30.000 personnes malgré l’Etat d’urgence. Un grand
succès, une grande fête populaire participative et réflexive ! Tous et toutes ont voulu montrer que seulement par en bas, seulement par la mobilisation de
la société civile qui prend entre ses mains son propre sort il pouvait être
trouvé des solutions et mis un terme au dérèglement climatique, à la destruction
des bases mêmes de la vie humaine sur la Planète.
300 stands… 300 tentes blanches animées passionnément par ceux
qui dans le monde entier, parmi les populations
les plus diverses cherchent en commun à partager et préserver le commun. 240
conférences du samedi au dimanche soir dans des espaces divers de la ville de
Montreuil ! De Cajamarca à Paris Changer le système, pas le Climat ! Voilà ce qui motivait les
visites et discussions les plus diverses face aux solutions que ici et là les
peuples expérimentent et mettent ensemble, les combats contre lesquels ils
affrontent les vrais responsables du dérèglement climatique. Le dimanche à 12 h
Place centrale du Village « Une Assemblée des peuples » se
rassemblait massivement pour dire : « pour la transition de l’énergie
durable l’ argent existe ! il est dans les banques et dans les Paradis
fiscaux que ces capitaux accumulent et
camouflent : annulation des dettes multilatérales ! arrêt de l’évasion
fiscale ! taxe mondiale pour toute transaction financière, fin des
subventions aux combustibles fossiles ! Dans les nombreux ateliers et
conférences des mesures encore plus fortes étaient mises en discussion dont nous poursuivrons l’examen.
Le Comité de Solidarité avec Cajamarca accompagné de AYNI (association franco-péruvienne amie pour une agriculture soutenable) a pris toute sa place dans ce grand mouvement. Avec les 2 tentes installées dans le quartier « Droits, solidarités et migrations » au milieu de 11 quartiers comme par exemple celui du « climat et énergie », ou « Alimentation et agriculture », ou « éducation et mobilité », « Habitat » etc… Le Comité de Solidarité a joint aux voix des luttes et recherches venues du monde entier celle venue des luttes des populations du Pérou contre les mégas projets miniers destructeurs de l’ environnement, de l’ eau, de la vie. Conga no va y Tìa Marìa tampoco !… C’est le cri que nous avons transmis ici. Avec une exposition de photos exposant le problème de l’eau au Pérou et une autre très suivie et commentée « La Lutte des Femmes paysannes du Pérou » nous avons pu attirer l’attention des très nombreux visiteurs. (voir reportage ci-après) Le cas de Màxima Acuña de Chaupe qui, bien qu’elle vienne de recevoir le Prix des Droits de l’Homme 2015 par la CNDD, se trouve en ce moment à nouveau dans une situation très difficile, a été particulièrement exposé.
Le dimanche 6 décembre à 14h dans une
salle du lycée Jean Jaurés de Montreuil dans une salle comble nous avons
projeté le film « Mujer del agua –Femme de l’eau » filmé cet été avec
les femmes de la communauté de Kañaris par notre camarade Françoise Chambeu
suivi d’un débat avec Gérald Lebrun et Dalila Atalaya sur « Les femmes, le
climat et la lutte contre l’ extractivisme minier ». (voir lien).
Présentation du documentaire Femme de l'eau à Montreuil |
Lors de l’acte qui a conclu collectivement ces deux importantes journées le dimanche 6 décembre, un appel a été lancé pour l’organisation d’un mouvement mondial par en bas qui contribue à rendre plus fortes encore la volonté et l’initiative de la Société civile. Une réponse en quelques sortes à la préoccupation exprimée dans le message des ronderos de Cajamarca et Kañaris que nous avons fait connaître lors de notre réunion du 24 novembre à la Maison de l’Amérique Latine. Maintenir la mobilisation aux delà de la COP21 nous parait indispensable, en effet cette COP21 s’avère plus que décevante, il suffit de s’en référer à l’article 2 de la convention qui fixe les objectifs de celle-ci, en effet si on compare le contenu de l’article 2 tel que écrit dans la convention précédente :
This Agreement shall be implemented on the basis of equity and science, and in accordance with the principle of [equity and] common but differentiated responsibilities and respective capabilities, [in the light of different national circumstances,] [the principles and provisions of the Convention], while ensuring the integrity and resilience of natural ecosystems, [the integrity of Mother Earth, the protection of health, a just transition of the workforce and creation of decent work and quality jobs in accordance with nationally defined development priorities] and the respect, protection, promotion and fulfilment of human rights for all, including indigenous peoples, including the right to health and sustainable development, [including the right of people under occupation] and to ensure gender equality and the full and equal participation of women, [and intergenerational equity].
Avec le libelle de l’article 2 dans
le dernier Draft présenté le 5 décembre :
This Agreement shall be implemented on the basis of equity and science,
and in accordance with the principle of equity and common but differentiated
responsibilities and respective capabilities, in the light of different national circumstances, and on the basis
of respect for human rights and the promotion of gender equality [and the right
of peoples under occupation
Plus de
référence à la Terre mère, à la protection de l’environnement, au droit à la
santé, au développement durable, au droit des peuples indigènes, une référence
limitée au droit des femmes, plus de contraintes pour les pays de respecter les
droits fondamentaux, chaque pays fait ce qu’il veut « en fonction des
différentes circonstances nationales » , comme le rappelle Maxime Combes
dans son blog (voir lien), on peut non seulement parler
« d’indigence », mais surtout d’une incroyable régression.
Le comité de solidarité avec
Cajamarca est dans son essence même un
organe de défense des communautés paysannes et autochtones, nous ne pouvons que
nous solidariser avec les autres organisations qui sont venues à Paris avec le
même objectif. Nous sommes solidaires de La Via Campesina (voir lien) quand elle réaffirme son engagement pour une
agriculture biologique respectueuse de la mère terre et de la nature, quand
elle réaffirme sa lutte contre la
privatisation des semences et contre l’expropriation des terres au profit des
compagnies extractives, des grands projets d’infrastructure à l’utilité
contestable ou des grandes monocultures basées sur l’utilisation massive des
semences OGM et d’intrants chimiques qui détruisent les sols et contaminent
l’environnement. Tout les intervenants de Via Campesina des régions affectées
par les grands projets extractivistes et en particulier miniers, ont réaffirmé
leurs craintes et leurs oppositions à ces projets destructeurs et contaminants.Assemblée de la Via Campesina au 104 |
Nous nous sentons concerné par la
campagne « keep oil in the ground », alors que l’Amazonie et tous les
peuples autochtones de l’Amazonie sont menacés par l’extractivisme au sens le
plus large en incluant les grands projets d’Agro Business.
La forêt
amazonienne est dune importance fondamentale pour la survie de notre planète et
des peuples autochtones qui l’appellent « la maison ». L'Agence
internationale de l'énergie est sans équivoque: les deux tiers des combustibles
fossiles doivent être conservés dans le sol pour éviter la catastrophe
climatique. Compte tenu de la directive de la science de garder le pétrole dans
le sol et les nécessités de nos alliés autochtones, le bassin de l'Amazone est
l'endroit parfait pour commencer. Laisser
le pétrole dans le sol! –
Amazon Watch (voir lien)Nous nous sentons solidaires de la lutte des femmes (Marche Mondiale des Femmes) pour leur droit, d’autant plus victimes quand elles sont pauvres, paysannes et indigènes, comme l’est Maxima, maintenue prisonnière dans son propre terrain par une compagnie minière sans scrupule.
La Marche Mondiale des femmes présente à Montreuil |
Face, au mieux à l’indifférence et à
l’immobilisme des Etats et des institutions et au pire à la violence débridée et
grandissante de certains gouvernements et des multinationales extractives, face aux catastrophes
environnementales et climatiques qui s’annoncent nous ne pouvons que continuer
à nous mobiliser en commençant par ce Samedi 12 décembre à 14H face à la Tour
Eiffel (voir lien).
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