Les 20 et 21 novembre 2015 le comité de solidarité avec Cajamarca sera présent au forum climats et migration du carrefour des associations parisiennes.
Le mardi 24 novembre à la maison de l'Amérique Latine (217 Bd St Germain - Paris 7è - Métro Solferino) à 21H, le comité de solidarité avec Cajamarca organisera une conférence débat sur le thème "DEREGLEMENT CLIMATIQUE et EXTRACTIVISME". Voir les liens (Démosphère) et (Facebook).
Avec Nicolas SERSIRON (CADTM), auteur de “Dette et Extractivisme »
Gerald LEBRUN (Comité de Solidarité avec Cajamarca –Pérou).
En introduction sera présenté en audio visuel un « Message du Pérou de Ronderos de Cajamarca et Kañaris » enregistré par Françoise CHAMBEU
A l’heure où notre attention est médiatiquement orientée vers la 21è Conférence des Nations unies sur le climat à Paris, et sachant que depuis la vingtaine d'années que ces conférences se réunissent les émissions de gaz à effet de serre ont augmenté de plus de 50% depuis 1990, nous tenons à approfondir notre réflexion et à nous pencher sur la responsabilité qu'ont dans cette crise climatique les politiques extractivistes.
Nous devons nous interroger sur le double langage des pouvoirs économiques et politiques qui consiste d’une part à tenter de se donner une image écologique en parlant du réchauffement climatique et de la limitation des émissions de gaz à effets de serre et continuer d’autre part à parler de croissance économique à tout prix. Cela nous amène à une première question, pourquoi limiter le débat au seul problème climatique, alors que les atteintes à l’environnement sont multiples et toutes sont aussi menaçantes pour l’avenir que le simple réchauffement du climat.
Une autre contradiction apparait quand on affirme officiellement qu’il faut limiter nos émissions de gaz à effet de serre, mais que parallèlement on encourage et on développe comme jamais auparavant, la prospection et l’exploitation des ressources naturelles et en particulier des combustibles fossiles dans des conditions de plus en plus impactantes sur l’environnement. Egalement nous devons constater que les principaux « puits de carbone » de la planète que constituent les forêts et en particulier les forêts tropicales disparaissent aujourd’hui à un rythme accéléré (et avec elle toute la biodiversité qu’elles contiennent). Enfin, nous devons dénoncer la multitude de « fausses » solutions que nous propose le monde économique, par exemple les bons carbone, qui permettent aux pollueurs de s’acheter une bonne conduite ou les « biocarburants » à base d’huile de palme ou d’éthanol qui sont un des principaux moteurs de la déforestation dans les pays tropicaux.
En effet nous constatons que partout dans le monde se multiplient les grands projets les plus géants possibles et les destructions qu'ils engendrent, non seulement exploitations minières, pétrolières et gazières mais aussi monocultures d'OGM imposant d'immenses "déserts verts", plantations d'arbres à croissance rapide, grands barrages etc... La surconsommation d'eau mais surtout d'énergie de ces projets en fait une des sources principale des changements climatiques. Les continents du « sud » sont les plus menacés
Les multinationales et les Etats n'ont qu'un but: sécuriser l’accès aux matières premières et continuer à alimenter ainsi les bourses financières des pays centraux. C'est le sens des traités de libre échange qui sont aujourd'hui élaborés. Or le délire extractiviste nourri par les grandes compagnies privées de l’énergie, des matières premières, de l' agro industrie, des transports et des infrastructures, provoque des catastrophes humaines et environnementales sur tout les continents.
Les populations affectées par ces projets payent parfois le prix du sang et ce le plus souvent dans l’indifférence générale, par exemple, en Papouasie occidentale, ce sont des dizaines de milliers de Papous qui ont été massacrés, sans aucune médiatisation, par l’armée indonésienne dans cette région livrée aux compagnies minières, au Brésil ces dix dernières années près de 100 membres de la communauté Guarani-Kaiowá ont été assassinés en toute impunité par des hommes de main au service des grandes monocultures de soja et de canne à sucre qui veulent les évincer de leur territoire. Au Pérou, c’est près de 300 personnes qui, au cours de ces 10 dernières années, ont payés de leur vie leur résistance aux grands projets extractivistes. C’est du reste, le Pérou qui servira à illustrer ces processus pour l’Amérique Latine.
Comme nous y invite Nicolas Sersiron, utilisant le terme extractivisme dans un sens large, nous pouvons en fait diagnostiquer dans ce système un pillage généralisé, un pillage des ressources naturelles aux ressources financières en passant par les ressources humaines, englobant dans l' extractivisme toutes les accaparations-dépossessions en faveur de la course éperdue au profit, construisant une société chaque fois plus inégalitaire.
Nous essayerons de mieux comprendre les articulations entre politiques financières et commerciales et les projets extractivistes et quelle place occupe dans ce mécanisme le système de la dette.
A partir de cette réflexion et de cette discussion nous pourrons examiner les alternatives à ces activités climaticides et responsables de violations de droits humains à grande échelle. Sur la base des résistances que des populations entières engagent avec courage, comme celles des communautés paysannes du Pérou dont nous écouterons le message, nous pourrons dégager les actions solidaires unitaires nécessaires.
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