Le 18 avril dernier, l’intervention de Maxima ACUÑA lors de la cérémonie officielle de remise du prix GOLDMAN au théâtre de l’Opéra de San Francisco (EU), a créé une grande émotion dans la salle et dans les réseaux sociaux. Comme le font si bien les femmes de Cajamarca, elle a chanté pour raconter sa lutte. Ensuite, le poing levé, au nom des 5 personnes assassinées à Celendín et Bambarca en juillet 2012 lors des mobilisations contre le projet Conga, elle s’est engagée à poursuivre la lutte.
Ce prix, considéré comme le prix Nobel de l’environnement, est une victoire pour Maxima et sa famille, pour sa courageuse avocate Mirtha Vásquez, pour tous les opposants au projet Conga, et pour tous ceux qui ont participé à la campagne de solidarité nationale et internationale en sa faveur.
Ili a obligé les médias péruviens à rompre le silence et a représenté ’un camouflet pour le gouvernement d’Ollanta Humala qui, soutenant l’entreprise Yanacocha, tentait depuis cinq ans d’imposer ce projet par la force contre la volonté de la population.
Quelques jours après, la famille CHAUPE a obtenu, par décision de justice, gain de cause contre Yanacocha qui prétendait lui interdire de cultiver ses terres ainsi que la suppression des caméras de surveillance surveillant sa maison.
Cependant, alors qu’elle était encore à Lima, sur le chemin du retour à Cajamarca, répondant aux sollicitations de la presse, sa maison de Tragadero Grande a été criblée de balles et l’encerclement de son terrain par des barbelés comme la surveillance par des mercenaires de l’entreprise sont toujours d’actualité.
Cette soudaine renommée internationale grâce au prix GOLDMAN sera-t-elle suffisante pour assurer sa sécurité ?
Les faits tragiques survenus le 3 mars dernier au Honduras avec le lâche assassinat de la dirigeante nationale BERTA CACERES, prix GOLDMAN 2015 pour sa défense des populations Lenca et des droits indigènes, sont venus nous rappeler que malheureusement la légitimation d’une lutte et la renommée internationale ne rendaient pas les lauréats « intouchables ». Màxima Acuña de Chaupe en est bien consciente et c'est pourquoi avec toutes celles et tous ceux qui la défendent elle a affirmé sa solidarité internationale depuis la ville de Celendin (Cajamarca): "Berta vive. la lucha sigue" (Berta vit, la lutte continue) comme nous l’avons fait aussi à Paris ce dernier 15 juin devant l’Ambassade du Honduras.
Seule la poursuite de la lutte jusqu’au retrait définitif du projet Conga et celle de la solidarité internationale pourront permettre à Maxima de retrouver la vie paisible à laquelle elle aspire comme tous ceux qui luttent avec ténacité, courage et dignité depuis 5 ans contre le projet Conga.
Raison pour laquelle, en France, nous restons vigilants et poursuivons notre action de solidarité. Une entrevue a été sollicitée auprès du Ministre des Affaires Etrangères pour la remise d’une pétition signée par 750 personnes. L’objectif est de demander au Ministre, Jean Marc Ayrault, son intervention auprès du gouvernement péruvien (Humala ou Pedro Pablo Kuczynski ) pour que soient enfin appliquées les mesures de protection recommandées par la CIDH (Cour Internationale des droits de l’homme) de l’OEA en mai 2015, destinées à assurer la sécurité de Maxima ACUÑA de Chaupe, de sa famille et de 46 opposants au projet Conga, également menacés.
La lutte continue, la solidarité internationale aussi : CONGA NO VA !
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