samedi 16 avril 2016

MESSAGE DU COMITE DE SOLIDARITE AU CNDF ET A LA CADAC POUR LE DECES DE MAYA SURDUTS

Chère Suzy Rojtman

Chères amies de CADAC et de la CNDF
Le Comité de Solidarité avec Cajamarca-Pérou tient à vous dire toute la peine que nous cause la disparition de Maya Surduts.
Voilà maintenant deux ans elle avait reçu au 21 ter Rue Voltaire, avec sa générosité et sa force communicative la paysanne péruvienne Màxima Acuña de Chaupe persécutée avec sa famille par la multinationale minière Yanacocha parce qu'elle refuse de céder sa terre et son eau au méga projet de mine d'or à ciel ouvert CONGA.  Nous nous souvenons combien l' avait émue ces mots de Màxima "Ils disent que je ne sais rien faire, mais regardez tout ce que j' ai sur moi c'est moi qui l' ai fait " tout en montrant avec fierté son impeccable tenue traditionnelle du Nord des Andes. Maya avait été particulièrement touchée par cette lutte si inégale de la petite paysanne à qui les sbires de l' entreprise venaient de tuer les brebis et détruire la Maison, face à la plus grand entreprise de production d'or du monde et la complicité de l' Etat péruvien. Maya, qui assista ensuite à la rencontre avec Màxima à la Maison de l' Amérique Latine avait su lui transmettre toute la solidarité de CADAC et de la CNDF, une contribution qui jointe à toutes les autres, lui permet de tenir encore.

 
Maya Surduts avec Maxima Acuña de Chaupe et sa fille Ysidora en mai 2014
C'est avec le même  enthousiasme et la même empathie qu'elle dialogua l' an dernier avec Rosa Sara Huamàn, représentante de la Communauté  indigène de Kañaris-Nord-est Pérou contre la répression de son peuple qui refuse le méga projet minier "cañarioca" et qui assistait au Colloque convoqué au Sénat en leur défense et des autres peuples en résistance face à l' extractivisme au Pérou. Nous nous souvenons avec quelle attention, Maya, après avoir expliqué à Rosa la lutte pour le droit à l' avortement menée par les femmes en France, écouta par la voix de Rosa le malheur et la lutte contre la stérilisation forcée que le gouvernement Fujimori imposa aux femmes des communautés indiennes des Andes.

Maya avait su établir ce dialogue et ce lien avec ces femmes des Andes permettant ainsi aux unes et aux autres de s'enrichir et de renforcer leur combat.
Nous assisterons à la cérémonie des adieux de Maya et nous vous transmettons à nouveau toute la peine que nous cause la perte de votre amie, de votre camarade qui était devenue aussi la nôtre.

Paris le 15 avril Le Comité de Solidarité avec Cajamarca-Pérou

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