CUMBRE DE LOS PUEBLOS EN CELENDIN
Comme vous le savez, à Lima en décembre aura lieu la COP20 (Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques - CCNUCC), qui vise à analyser les différentes implications du changement climatique sur les activités humaines et notre capacité d'adaptation à ces changements, ainsi que les actions humaines qui accélèrent ce changement climatique. Les ministres de l'environnement de tous les pays du monde participent à cette réunion.
On parle beaucoup de la nécessité de mettre en œuvre des
mécanismes visant à limiter les émissions nocives et les gaz à effet de serre,
toutefois, il s’avère difficile d’obtenir des engagements des différents pays pour
limiter leurs activités industrielles. Une opinion quasi unanime, partagée par la majorité des
observateurs est que la COP20 de décembre n’apportera aucun résultat concret,
dans le meilleur des cas, elle servira d’introduction pour la COP 21 de Paris et
de ce fait, elle passe inaperçue aux yeux du grand public.
En revanche, à notre avis, ce sera l'occasion de mettre en
évidence une fois de plus l'inutilité de ces conférences multilatérales,
parrainées par les gouvernements nationaux et les organisations internationales
qui ne prennent jamais d’engagements réels et qui surtout, ne veulent pas sortir de la loi du marché, cette
loi qui considère comme une marchandise chaque aspect de notre vie, tandis que
les intérêts économiques sont mis bien au-dessus de l'environnement, ce qui
affectera toujours notre qualité de vie.
Il convient de mentionner que le Pérou est un des pays les
plus vulnérables dans le monde au changement climatique et cela est une double
responsabilité qui nous concerne tous. Alors que, en parallèle à la COP20, aura lieu le sommet des
peuples à Lima, et en préparation de cet événement, certains acteurs de la
société civile de Cajamarca ont souhaité une réunion préliminaire
« Cajamarca vers COP20 », qui complémenterait d’autres processus qui sont
en cours de développement dans d'autres régions du pays et dans le monde, afin
de mettre en évidence les différents problèmes que les habitants de la planète
vivent, mais aussi d amener des
propositions alternatives.
Dans le cadre de ce chemin vers la COP20 à Lima, nous avons
cru bon de convoquer une réunion nationale des peuples, dans la province de
Celendín, région de Cajamarca, qui pourrait être affectée par le méga projet
Conga et qui, de ce fait, a une forte valeur symbolique pour la défense de
l'environnement, comme conséquence des luttes qui ont été menées ici.
Cependant, nous voulons aller au-delà de la simple dénonciation
des méga-mines, nous souhaitons étendre notre convocation à toutes les régions
du pays, afin de partager les différentes questions liées au changement
climatique, en partageant les expériences de résistance à un modèle économique
extractiviste qui contribue grandement à ce changement et aussi de partager les
expériences réussies dans la défense de l'environnement.
L'appel est ouvert à tous les acteurs, les organisations et
la population en général qui se sentent proches du sujet, afin d'établir une
relation entre leur expérience en tant que habitant concerné directement par le
changement climatique et les données techniques des spécialistes qui travaillent
sur le problème et les sujets énumérés ci-dessous. La conclusion de ces journées
sera un document qui reflètera nos propositions et sera le produit du travail
et de la réflexion de ceux qui sont directement affectés, soutenus par ceux qui
souhaitent un monde différent.
Un aspect que nous voulons souligner est qu’il est important
d'appeler le pays à un événement de cette nature, à partir d'une ville si
éloignée; nous devons également souligner que la démocratie doit sauver la
diversité et la grandeur des ressources humaines et environnementales qui
existent et, malgré qu’elle soit bien loin de la capitale, le gouvernement
devrait respecter cette diversité au lieu de l’anéantir.
Une minute de silence pour les camarades victimes de la répression
Les sujets
La première journée nous travaillerons à partir des
résultats de l’assemblée générale du 21 Août à Cajamarca. L'appel régional
prendra en compte les différents problèmes qui affectent la richesse culturelle
et environnementale de notre territoire, comment valoriser ce que nous avons, en
mettant en évidence les bonnes pratiques en matière de défense de l'environnement.
La réalité de Cajamarca permet d’identifier de nombreuses problèmes
communs à tout le pays: l'hydroélectricité, les mines, la désertification, les
communautés autochtones, le sol et la gestion de l'eau, les conflits ...
Nous voulons utiliser les résultats de la première journée
de travail comme une entrée pour les prochains jours, et à nouveau mettre en
évidence le lien et la proximité entre les différents territoires.
Le deuxième jour, les commissions thématiques seront divisées
en quatre thèmes:
- Estractivisme.
- Agriculture durable.
- Gestion des sols et de l’eau.
- Espaces démocratiques et les conflits.
De toute évidence, ce qui nous encourage à promouvoir cet
événement est l'envie de critiquer objectivement le modèle économique actuel
qui affecte tellement l'environnement, en récupérant et en réévaluant notre
principe du « Bien Vivre », comme une proposition de développement
alternatif. Cependant, nous avons choisi ces quatre questions parce que nous
croyons que mettant l'accent sur des sujets spécifiques nous pouvons analyser
en profondeur le problème, proposer des alternatives qui enrichissent notre
critique.
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