Une lettre de Alain Krivine, du Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA), envoyée le 14 mai à l'ambassadrice de la République du Pérou en France.
Madame Cristina Velita de Laboureix
Ambassadrice de la République du Pérou en France
Ambassade de la République du Pérou
50 Av. Kléber, 75116 Paris.
Madame l’Ambassadrice,
Nous tenons par ce courrier à vous indiquer notre grande préoccupation face aux récents événements dans la zone du projet Conga, région de Cajamarca. Nous avons appris que pendant plus de 3 heures, le 6 mai dernier, Madame Màxima Acuña de Chaupe, citoyenne et exploitante agricole de Cajamarca, a été retenue, avec son fils et des accompagnants, par la sécurité de la société minière Yanacocha et la Police nationale péruvienne (DINOE) alors qu'elle circulait dans un véhicule de l' entreprise Tarrillo sur la voie publique pour se rendre à sa petite propriété.
Il s'agit là d'une violation flagrante de la liberté de circulation au Pérou. Trois des accompagnants venaient faire un reportage sur la vie de Mme Màxima Acuña de Chaupe. L'interdiction qui leur a été faite de l’accompagner chez elle et l’obligation de rebrousser chemin sont une violation inadmissible au droit d'accueil et au droit d'informer.
Une fois encore nous assistons à un coup de force de l’entreprise Yanacocha pour imposer le projet Conga, détourner à son service les forces de la Police Nationale et pour démontrer que Cajamarca est un territoire où elle dispose des pleins pouvoirs. Une fois encore l’Etat de droit n'est pas respecté dans cette région. Depuis janvier 2014 se multiplient les arrestations arbitraires, les interdictions de circuler, les menaces de toute nature y compris des menaces de mort avec armes contre ceux qui s'opposent au projet Conga, dans ce cas concret contre Màxima Acuña de Chaupe, sa famille et ceux qui l’accompagnent.
Au côté des "rondes paysannes" et "gardiens des lagunes" menacées par le projet Conga, du Comité de Solidarité avec Cajamarca et de nombreux collectifs et associations latino américaines et internationales, nous tenons à manifester que nous considérons comme inacceptables les restrictions à la liberté de circulation, l' arbitraire, les intimidations et la répression qui font de la région de Cajamarca un vaste territoire dans lequel une entreprise minière privée peut faire ce qu'elle veut.
Nous vous demandons de faire part aux autorités péruviennes de notre indignation, que nous exigeons l’arrêt de toute cette répression et que nous renouvelons notre soutien à la lutte du peuple de Cajamarca. Veuillez recevoir nos vigilantes salutations.
A. Krivine
Pour le NPA
Paris le 14 mai 2014
Pour le NPA
Paris le 14 mai 2014
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